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Agir malgré l'incertitude

Management, économie, mental

Suite au confinement, certains attendent une reprise hypothétique et voient leurs anciens repères s’écrouler chaque jour un peu plus, alors que d’autres réagissent et perçoivent des possibilités qui n’existaient pas auparavant. Plus important encore, ils passent à l’action. Qu’est ce qui fait la différence entre les premiers et les seconds ?


Comment agir quand on est confiné et en situation de totale incertitude ? Nos repères pour décider ne sont-ils pas complètement bouleversés ? La décision ne risque-t-elle pas d’être inhibée ? Comment avancer malgré la contrainte ?

On observe des initiatives impensables avant le confinement. Par exemple, faire un casting depuis son domicile. L’agence de production vidéo Splashr a pourtant adapté ses moyens et utilisé son expertise pour « caster » les acteurs en visio : ils se filment en selfie depuis chez eux et le résultat est retravaillé en postproduction. De même, il y a peu, personne n’aurait parié sur le développement du « home fitness ». Pourtant, les cours de sport en ligne explosent.


Faire de la contrainte une opportunité est synonyme de talent !


Au lieu de considérer les contraintes et de s’en plaindre, les entrepreneurs innovants partent des nouveaux moyens que leur offre la situation inédite, ces moyens qui n’étaient pas là ou qui n’étaient pas considérés auparavant. Une contrainte est le plus souvent liée au but que l’on s’est fixé. Par exemple, ne pas sortir de chez soi est une contrainte pour rencontrer physiquement ses collègues de travail. Tout but envisagé rend en effet les moyens de l’accomplir nécessaires, d’où l’apparition de contraintes.

Si, à l’inverse, nous partons des moyens disponibles rendus possibles par l’isolement, nous pouvons en déduire plusieurs opportunités qui s’ouvrent à nous. Au lieu de partir de ce que nous ne pouvons pas faire, nous choisissons de partir des moyens que nous avons et de considérer parmi eux ceux qui sont suffisants pour faire quelque chose d’intéressant pour nous et pour les autres. Ainsi, troquer des moyens nécessaires contre des moyens suffisants fait non seulement du bien au moral, mais permet aussi de trouver des espaces pour agir.


Travailler avec des buts irréels en pleine conscience


Le but peut se définir comme un état futur désiré. Notons d’ailleurs que le fait de ne pas avoir de but est mal perçu dans notre société. Sans doute nous souvenons-nous du malaise que nous ressentions lorsque, étant enfant, nous étions interrogés sur ce que nous voulions faire plus tard. Croyant qu’il était nécessaire d’avoir une réponse, nous avons appris à imaginer des futurs possibles pour ensuite tenter de les atteindre. Le problème, c’est que cette démarche conduit une sensation d'’échec ou au succès. Cependant, tout cela est complément faux, car les objectifs, rêves attentes changent au long de la vie.

Une dichotomie qui a de quoi rebuter. D’autant plus que l’époque actuelle nous rappelle douloureusement que rien ne se passe comme prévu. L’incertitude que nous refusions de voir est bien là, et nos plans sont déjoués d'avance.

Dans ce cadre, au lieu de déduire d’un but des moyens nécessaires, nous pouvons déduire des effets atteignables d’un certain nombre de moyens disponibles et suffisants. C’est donc le réel d’aujourd’hui qui conduit l’action et non pas l’image mentale que nous avons d’un futur désiré – et encore moins la contrainte actuelle.


Un cas réel en exemple:

Une entreprise vend du conseil en management de la performance. Il n’est pas facile de vendre des prestations en cette période de confinement, alors que les chaînes de production sont à l’arrêt et que, pour les entreprises qui ne sont pas dans ce cas, l’attention est davantage portée sur le maintien de la production que sur la performance. Agir de façon factuel, c’est donc partir des moyens et pas de la contrainte – à savoir que personne n’achète du conseil en ce moment. Les moyens disponibles de l’entrepreneur sont son expérience de gestion de crise et son savoir-faire pour piloter une chaîne de production. Ajoutés à ces moyens tous ceux des clients : il y a bien quelque chose à en faire. Peut-être qu’ils pourront mettre au jour des moyens dont ni les uns ni les autres n’avaient conscience et s’engageront alors sur un effet reconnu conjointement comme atteignable. Voilà comment le pouvoir d’agir a été conservé malgré l’incertitude. Dans ce contexte, l'entrepreneur garde son cap . Avec cet état d’esprit, les entrepreneurs regardent les surprises, bonnes ou mauvaises, sous un autre angle.


Ce contexte inédit que nous connaissons, nous invite à désapprendre pour mieux réapprendre qu’il existe deux modes de pensée : un mode de pensée managérial, basé sur la performance, et un mode de pensée effectual, qui part des moyens suffisants pour agir.


L’incertitude et le risque, bien réels, de la période que nous traversons peuvent paralyser nos prises de décisions. Toutefois, la situation d’incertitude, nous invite à agir face à la magnitude des changements sans éléments rassurants en mains. Je reste persuadé que cela nous rendra plus libres face à la contrainte et donc plus résilients, en conséquence, plus performants .


Tenons le cap!

Credit d'image : Lennart Wittstock // www.mnt.agency




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