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Du travail ou du sens?

Dernière mise à jour : 25 sept. 2023


Affiche du documentaire ARTE - Réalisation Pernille Rose Groenkjaer



Tout au long de l’histoire, l’Homme a cru que la terre était au centre du système solaire et ce qu'il a vu, en regardant le ciel, l'a conforté dans cette impression. À la fin du XVe siècle, Copernic et Galilée ont découvert que la Terre tournait autour du soleil et qu’elle n’était qu’une planète parmi les autres du système solaire.


Cet épisode de l'histoire nous démontre que nous pouvons faire des erreurs et que le rétablissement de la vérité peut changer le cours du monde.


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S’en suivront 180 minutes de documentaire qui débutent ainsi :


« Le problème, c’est que si vous ne voyez pas d’avenir, ça ne sert à rien de se battre.
Nous devons nous réveiller. Nous n’avons pas le temps. Il en va de notre survie : face au dérèglement climatique, aux conflits engendrés par la mondialisation, à la montée des inégalités et à la perte de nos libertés face à l’I.A., nous avons besoin d’un récit qui ait du sens. Sinon, à quoi bon vivre ?
Le taux de suicide chez les jeunes en est la preuve. »

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Le documentaire d'ARTE a mis en lumière à la fois les grandes questions philosophiques sur l’intelligence artificielle, mais aussi le modèle économique, la mondialisation et la géopolitique actuelle. C’était une bouffée d’air frais d’assister des personnes si brillantes et de les voir se poser les questions que je me pose tous les jours, voire plusieurs fois par jour, sans les partager, car le modèle de société dans lequel nous vivons ne nous permet pas de réfléchir. Nous n’avons jamais été aussi « connectés » ; l’accès à l’information n’a jamais été aussi abordable. Pourtant, nous n’avons jamais été aussi emprisonnés dans un schéma d’images violentes d’apparences qui conduit à l’effondrement muet.


La France connaît, à ce jour, une de ses plus grandes tensions sociales du XXIe siècle (si ce n’est la plus grande). Ce contexte nous invite, au-delà de nos opinions personnelles, à des réflexions profondes : politiques, géopolitiques, structurelles et fondamentales sur la société.


Plusieurs tendances alarmantes ont été détectées par les meilleurs géopolitologues américains, mais aussi dans d’autres démocraties mondiales. Premièrement, la désinformation, que ce soit par des agents malveillants pour saper la confiance dans les institutions démocratiques, par la presse médiatique, et enfin, par la « polarisation ».


En réalité, dans une tendance occidentale, la gauche et la droite politiques s’éloignent de plus en plus sur le terrain de la réflexion, et toute approche est automatiquement perçue comme un conflit, alors que des intérêts communs sont en jeu. On perçoit davantage de la polarisation affective qui engendre de la haine entre les deux. Enfin, la démocratie est la plus touchée par tout cela. La République ne fonctionne bien que si les citoyens prennent la parole et peuvent débattre de leurs idées. Alors, ce à quoi nous assistons dans le contexte actuel (en France, plus particulièrement) est tout le contraire : un peuple qui se sent blasé, dérouté, individuellement et collectivement spolié dans son droit démocratique sous couvert d’excuses absurdes que je n’ose pas énumérer.


Tout cela soulève d’importantes interrogations sur la société qui, en manque de contenu, et synthétisée par des positionnements intrépides, développe une tendance toute particulière à la désinformation.


Concernant l’I.A. et le numérique, les scientifiques affirment que 97% des informations circulant dans la société pourraient bientôt être centralisées dans « un pouvoir » pour leur permettre d’orienter et d’imposer des décisions. Là encore, nous ne sommes pas dans l’hypothétique, mais dans une affirmation : « l’I.A. est au profit des humains ». Cette allégation m’a toujours amusée. C’est personnel, bien entendu, mais personne ne me convaincra de son authenticité et de son ingéniosité comme l’affirment certains.


Sur ces données, la question est la suivante : qui concentrera ces informations capitales ? Qui guidera cette société ? Si l’on considère les sujets environnementaux, par exemple, l’affirmation la plus optimiste est qu’en l’absence de conscience collective, l’I. A. pourrait guider la société vers des choix plus vaillants, respectueux de l’Homme et de la Nature. Mais qui déciderait ces KPI ? D’autant plus que les choix de l’Allemagne, à cet égard, sont différents de ceux des USA, de l’Allemagne ou/et de la Chine.


Certains diront alors : « Faisons des sondages ! » Mais comment créer une matrice des résultats géopolitiques à partir de ces sondages ? Je redoute le jour où la technologie remplacera l’interaction humaine, Ce ne sera sûrement pas pour le mieux.


Imaginez que lors d’un repas tranquille, soudain, l’un des convives se lève et crie :


- « Mon assiette est super ! »

Et qu’un autre, sur un coup d’émotion, décide d’insulter l’un des convives :

- « Mais t’es un stupide petit f*£ %¨*ain. »


Avez-vous déjà imaginé une telle scène ? Tout cela m’a l’air très agressif. Pourtant, nous en sommes tous les jours témoins sur les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook. Là où les injures concernant l’apparence physique et les convictions politiques et sociales sont énumérées au point de devenir « la normalité », plus personne n’est offusqué. D’ailleurs, même les déclarations politiques américaines ont été relayées sur Twitter, il n’y a pas si longtemps, c’est véritablement l’éloge de la folie.


Considérant que nous sommes des humains, si la nature nous a donné la capacité de penser, elle a des pulsions discutables. Des études montrent que si vous avez une route à quatre voies, malgré des contrôles de police et des amendes de plus en plus lourdes, ce n’est pas suffisant pour faire baisser la vitesse et réduire le taux d’accidents. C’est un comportement très curieux qui nous ramène aux limites de la société « civilisée ».


Concernant les réseaux sociaux, n’oublions pas que la proposition initiale de ces solutions était de : « connecter le monde ». Alors que ces solutions sont devenues néfastes pour la nature humaine, qui exprime toutes ses versions de la plus douce à la plus diabolique dans toute sa bipolarité et sa schizophrénie,7% de la population mondiale est sur Twitter. Pourtant, les recherches les plus réputées le montrent : la génération « smartphone » ne voit plus ses amis. Depuis 2007 (génération Apple iPhone), les échanges relationnels ont diminué. Des études montrent moins de rapports sexuels, moins d’interactions sociales, un sentiment d’isolement et une baisse de la qualité de vie globale. Cette baisse est notée selon différents paramètres. N’oublions pas que le modèle économique de la « Big Tech » concerne principalement le profit de ces actionnaires. L’Homme et la nature ne sont donc que des produits qu’ils estiment.


La nature humaine pourrait-elle être le problème ? Pourquoi certains développent-ils ces traits plus que d’autres ? Des questions se posent. Mais alors, au lieu de sous-estimer la nature humaine et de bricoler des solutions, ne serait-il pas plus judicieux de réfléchir et de trouver des réponses pour la contourner ?


Par exemple : si vous savez que les amendes ne contrôlent pas la vitesse, alors rétrécir les routes et planter des arbres pour ralentir la circulation serait une solution possible, en complément de la communication, de l’éducation et de la concertation.


Dirais-je que ça invite à s’interroger sur la société générale et sa gestion. Malgré les limites de l’espèce humaine, le monde est fait d’Hommes pour le bien-être des Hommes. Il faut alors plutôt réfléchir à son modèle et limites. L’histoire écrit l’avenir ! (Malheureusement parfois).



Partage de richesses


Le principe de la réussite en elle-même, plus matérielle que philosophique, doit être questionné par notre société. Nous grandissons en pensant que le succès et « la richesse financière » sont étroitement liés au « travail ». Tout serait alors une question de « mérite » : « si vous travaillez dur, vous y arriverez ». Cependant, la matrice semble plus complexe.


Le partage des richesses n’est pas un processus de méritocratie. Revenir sur des sujets de base comme celui-ci permet de se poser des questions fondamentales sur notre société et son actualité. Ces questions nécessitent une remise en cause profonde et laborieuse du contrat social établi dans le monde moderne : qu’est-ce qui est juste et éthique ?


La recherche nous montre que le « partage des richesses » est le sujet fondamental de notre système. Plutôt que de taxer le travail, si on taxait la richesse ? Le capital PIB de chaque ménage en serait significativement revalorisé, augmentant le pouvoir d’achat et, par conséquent proportionnellement, impactant positivement l’ensemble de l’économie. De manière rudimentaire : plus de gestion des achats = plus de consommation = plus de flux économiques. La réalité est que le PIB est une référence pour la croissance, mais le PIB ne tient pas compte des inégalités de la société. Les gains de productivité n’ont pas été redistribués aux travailleurs.


En effet, la charge de travail de la classe moyenne a augmenté de façon exponentielle sans compensation salariale équivalente, ce qui ravive le malaise auquel nous assistons aujourd’hui avec une immense tristesse en France. Ces revendications ne reflètent-elles pas une insatisfaction à l’égard d’un système plutôt que les deux années de travail supplémentaires ? Ne serait-ce pas les maux qui ne sont pas exprimés dans cette révolte ?

Il est intéressant de faire un parallèle entre le modèle ecclésiastique et le néolibéralisme. Le modèle de l’église créé après J.-C. visait à privilégier 3 points : son statut de pouvoir, ses privilèges et son autorité. Les « valeurs » du néolibéralisme sont les mêmes… Et ça continue quoi qu’il arrive.


La question demeure de savoir si nous ne serions « réellement » pas capables de créer un nouveau corpus de principes moraux et éthiques. Si nous n’étions pas capables de recourir aux systèmes complexes adaptatifs comme base scientifique pour tester de nouvelles idées économiques. La réponse existe… La science le démontre. C’est un fait de considérer que les solutions aux problèmes humains créent de la valeur, que l’ensemble des solutions écrites dans la littérature et appliquées par certains pays créent de la richesse. La croissance, est en réalité, la vitesse à laquelle nous créons de nouvelles solutions. L’inclusion et la coopération créent de la prospérité.


L’histoire doit être enseignée, partagée et vulgarisée pour une meilleure compréhension. Dans notre démocratie, des sondages délibératifs sur les grands enjeux doivent être mis en place. Chaque décision économique est un choix moral avec des conséquences quotidiennes afin qu’une société soit vivante.


Il est impossible, dans le monde d’aujourd’hui, d’arrêter les algorithmes. Cependant, EXIGER leur transparence est essentiel. Limitez-les, segmentez-les et bannissez les publicités. P.S. Il n’existe pas de publicités vertes ; c’est un mensonge. Taxer le capital au lieu du travail c’est réguler la concurrence. Considérer la chute du commerce local est une urgence opérationnelle.


Utilisons l’optimisme comme un outil pour aller de l’avant. Sans horizon lumineux, il est impossible d’avancer. Démontrer le scénario catastrophe qui nous attend si nous restons dans le modèle actuel n’est pas du pessimisme, mais du réalisme. Changer de modèle est raisonnablement possible et réalisable ; des études le montrent, et différentes communautés du monde entier le prouvent avec des résultats.


Changer le monde n’est pas une utopie.

Je redoute le jour où la technologie remplacera les interactions humaines. Je pense alors que le monde sera doté d’une génération d’imbéciles.

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