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L’importance du cinéma dans la construction sociétale – Perspective RSE

Subject: changer la perpective sociale par le bien du cinema

Image source : Pexels en libre service

 

En scrutant la question de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) dans le domaine cinématographique, il n'est guère surprenant de constater que ce sujet est souvent abordé, tel un rapport chiffré, plus soumis à une stratégie marketing qu'à une réelle considération.

Mais qu'est-ce que la RSE véritablement, et quel impact exerce-t-elle réellement dans l'univers cinématographique ? Voilà la quintessence de notre propos.


Il convient de présenter quelques données clés qui revêtent une importance capitale :

Dans le cadre de l'étude "Les jeunes et le cinéma" publiée par le CNC, sept chiffres synthétisent les comportements des jeunes vis-à-vis du cinéma :


  • 72,9 % des 15-24 ans considèrent que la salle de cinéma est le meilleur endroit pour découvrir un film, devant Internet et la VOD.

  • 38,9 % des jeunes se rendent au cinéma entre amis, contre 18,8 % pour l'ensemble des spectateurs.

  • 73,4 % des 15-24 ans sont fidèles à leur cinéma, contre 66,4 % des spectateurs.

  • 25,9 % des jeunes déclarent que le prix du billet est déterminant dans le choix de la salle, contre 16,9 % des autres spectateurs.

  • 65,9 % ont été séduits par la 3D dans les salles, contre 46,6 % pour le reste des spectateurs.

  • 41,5 % décident d'aller au cinéma le jour même.

  • 58,6 % se disent influencés par le bouche-à-oreille pour aller voir un film, contre 47,5 % de l'ensemble des spectateurs.


Avec 201,1 millions de billets de cinéma vendus en 2018 en France métropolitaine, les entrées payantes en salles ont reculé de 4,0 % par rapport à 2017. Le seuil des 200 millions d'entrées est franchi pour la cinquième année consécutive, mais le niveau demeure inférieur à la moyenne des dix dernières années (206,1 millions). En 2018, les films de long métrage français ont généré près de 78 millions d'entrées, soit 0,9 % de plus qu'en 2017. Leur part de marché a progressé de deux points en 2018 pour s'établir à 39,5 %. Au cours des dix dernières années, la part de marché des films français s'élève à 38,2 %. Les films américains ont enregistré pour leur part moins de 90 millions d'entrées, le niveau le plus bas de la décennie après 2012 (86,4 millions). Des chiffres tout de même remarquables malgré les baisses de fréquentation.


La RSE, telle que je la considère, vise avant tout à éveiller les consciences sur l'impact social et environnemental des activités économiques et à mener des actions prouvant des résultats. À la lumière de ces données, il est indéniable de considérer l'impact réel du cinéma dans la construction de la société.


Le cinéma est indubitablement un acteur majeur dans l'édification de nos sociétés, et dans cette optique, son impact économique et social doit être d'avant-garde et responsable. Il s'est érigé en l'une des formes d'art les plus influentes de la société contemporaine, constituant un outil puissant de communication, de divertissement et d'éducation. Grâce à la narration visuelle, le cinéma peut façonner et refléter la société, influencer les attitudes culturelles, voire impacter les systèmes politiques et économiques. Les œuvres cinématographiques ont le pouvoir de présenter de nouvelles idées et perspectives au public, remettant en question les normes et les préjugés de la société, tout en favorisant la représentation et la diversité, ainsi qu'en humanisant et en sensibilisant les communautés marginalisées.


Je suis souvent témoin du terme "poly-crise", désignant différentes crises simultanées, une réalité que je ne nie pas. Cependant, je constate une crise significative d'espoir, notamment en ce qui concerne l'écologie. Sur ce point, je reste convaincu que l'homme pollue par méconnaissance de l'impact de ses actions. Lors de mes conférences et discussions, il m'arrive fréquemment de constater que mon auditoire n'est pas familier des sujets abordés (impact de la pollution, réels chiffres du recyclage, responsabilité des entreprises et marchés économiques). D'une part, je ressens une satisfaction à voir que les sujets défendus concernant l'impact de l'inaction ou les données clés présentées suscitent de l'intérêt. D'autre part, un désarroi devant le fait que, malgré la vulgarisation des sujets pour les rendre accessibles à tous, ils demeurent largement méconnus. Nous avons souvent l'impression que tout le monde a compris la gravité de la situation, alors qu'en réalité, ce n'est pas le cas.


Considérant cela, la responsabilité du cinéma en tant que vecteur d'information, d'outil éducatif au sein d'une société en mutation, qui a besoin de changer tant pour la place de la femme dans la société, la protection des enfants, les droits humains, environnementaux et sociaux, est primordiale.


Le cinéma est également un puissant outil éducatif. Les documentaires, en particulier, peuvent apporter des connaissances précieuses sur un large éventail de sujets, de la politique à la justice sociale en passant par des sujets plus légers. Ils ont le pouvoir d'informer et d'éduquer le public, de le sensibiliser et de promouvoir le changement. En outre, le cinéma peut influencer les systèmes politiques et économiques. Les films axés sur des questions politiques, telles que la corruption et les inégalités sociales, peuvent inciter les spectateurs à agir et à exiger des changements. Les documentaires peuvent sensibiliser le public à des problèmes sociaux, entraînant des changements dans les politiques et les réglementations.


En plus de son impact sur la culture, l'éducation et la politique, le cinéma peut avoir un effet considérable sur l'économie. L'industrie cinématographique est une entreprise mondiale massive, qui génère des milliards de dollars de recettes chaque année. Le succès de certains films peut avoir un effet en cascade sur l'économie dans son ensemble, influençant le tourisme, la vente de produits dérivés et d'autres secteurs connexes.


Enfin, le cinéma peut avoir un impact significatif sur les individus, leur permettant d'échapper à la réalité et leur apportant un soutien émotionnel et psychologique. Les films ont la capacité de susciter de fortes réactions émotionnelles, du rire aux larmes, qu'elles soient de joie ou de tristesse. Ils offrent un moyen d'expression, un sentiment de communauté et parfois même une source d'inspiration. Pour beaucoup, le cinéma est un moyen de se rapprocher des autres, de trouver un sens à la vie et d'échapper au stress et aux défis de la vie quotidienne.


En conclusion, le cinéma exerce un impact puissant sur la société, façonnant la culture, l'éducation, la politique, l'économie et les individus. Il constitue une force vitale et dynamique dans la société contemporaine, offrant un moyen de communication et d'expression unique au monde.


RSE dans le Cinéma


Il ne s'agit pas simplement d'adopter un régime végétarien ou de dire qu’une moindre partie de plastique généré par l’événement a été recyclé pour afficher des chiffres performants. Allons au-delà ! Créons demain !


Il s'agit de communiquer de manière efficace sur le contexte et sa gravité, de présenter des cas d'échecs pour éveiller les consciences et des cas de réussite pour motiver l’action. Il est intéressant de constater qu'au milieu de tous les films de fiction, nous ne voyons pas de récits innovants sur des pays qui ont abandonné le modèle économique actuel pour changer le monde avec un nouveau modèle économique, social et inclusif. Une sorte de nouvelle offre politique à contre-courant, qui pourrait soit échouer totalement, soit connaître un succès retentissant ? Qui sait ? À nous d'utiliser toute notre imagination et le talent des producteurs, acteurs, scénaristes pour écrire ces récits. L'objectif serait alors de créer de la valeur sociale économique. Il est là le vrai sens de la responsabilité sociale et économique dans le cinéma. C’est de s’imprégner de la responsabilité du message et de ses conséquences. C’est de créer des rêves qui changent le monde.


En outre, au-delà du "greenwashing" que nous connaissons tous, un autre problème émerge sur le marché du cinéma : le "washed", c'est-à-dire le sexisme au cinéma, problème RSE - Gouvernance, qu’inclue éthique, performance et responsabilité d’entreprise. Un sujet réel, que grâce au mouvement MeeToo se fait entendre davantage et qui demande une attention particulière.


La question de la "position narrative d'un personnage" est un sujet réel, car elle façonne également la vision de la société dans une optique particulière, et enseigne à ses spectateurs cette lecture – c'est un sujet de responsabilité générale. Elle met en lumière une structure sexiste systémique à travers toutes ces prises de vue, parfois même en décalage total avec le rôle attribué à l'actrice.


En effet, il est indéniable que les hommes et les femmes sont filmés de manière différente. La réification des protagonistes féminins au cinéma, un message plus ou moins conscient qui aboutit selon elle à un "langage commun de la culture du viol". Car dans l'immense majorité des cas exposés, les femmes sont montrées à l'écran comme des objets du regard, souvent silencieuses, déconnectées de leur environnement, fragmentées à l'image (poitrine, fesses...) et réduites à une simple fonction sexuelle. Le ralenti, par exemple, est utilisé pour les filmer en tant que corps sur lesquels le regard s'attarde, tandis qu'au masculin, il n'est utilisé que pour des scènes d'action.


Est-ce consigné dans un cahier des charges RSE ? Pas nécessairement, mais la véritable RSE réside aussi dans l'action sur ces sujets-là, dans la performance d'une nouvelle construction de l’image, pour une nouvelle lecture. Voilà la puissance du cinéma, changer les messages de manière significative.


Il est évident que ces prises de vue sont une réponse à une demande. Mais, et si nous étions capables de changer précisément cette demande et de démontrer sa performance en le faisant ? Voilà l'innovation dont le monde a tant besoin et que le cinéma peut être vecteur.


Imaginons le monde de demain, et plus encore, clamons-le. La magie du cinéma réside justement sur le fait de créer et de raconter des histoires. Alors, je souhaite un cinéma positif, qui présage un monde magique, avec un impact moindre, plus inclusif, avec une politique équilibrée, mené par des convictions fortes de changement au lieu d'un monde apocalyptique où tout est perdu et où notre espèce est effacée. En effet, c'est la voie que nous suivons. Et si nous rompions ce schéma pour construire une nouvelle voie ? Un nouveau modèle qui pollue moins afin d'éviter précisément ce contexte apocalyptique ?


Et si le Festival de Cannes de demain était pluricontinental ? Et si, au lieu d'affréter des avions et de mobiliser des équipes pour accompagner des artistes qui ne viennent que pour deux jours, créant ainsi un impact global d'une année en trois jours, nous remplaçons cela par un festival pluricontinental avec des diffusions en direct ? Une séance aux États-Unis, une en Chine, une en France, par exemple ? Tout cela avec des invitations et un accès privilégié, avec des tapis rouges, et tout cela diffusé à distance et en simultané dans le but de réduire l'impact ?


Et si nous décidions que cet événement aurait pour objectif de collecter des fonds pour la création d'écoles dans les pays du Sud grâce à un forfait pour les spectateurs souhaitant regarder la séance en prime, en mode séance cinéma en famille ou soirée Cannes entre amis dans un bar ou à la maison en convivialité avec un bon vin, ou dans nos salles de cinéma ? Et si nous convenions que chaque robe portée sur le tapis rouge devrait être mise en vente et que 100 % des fonds seraient reversés à des associations à but non lucratif ? Cela semble-t-il fou ou aberrant ?


Suis-je idéaliste ? Non, je suis juste la porteuse d'un nouveau message visant à changer la donne.


Il est évident que nous avons construit les systèmes actuels à une autre époque où la conscience de tout cet impact social et environnemental était méconnue, mais le monde a changé. À nous de changer nos modèles afin de construire le monde de demain.

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