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Modèle événementiel et les défis du siècle

Dernière mise à jour : 8 août

Source: instagram sanaga_dessins


Il y a quelques mois, lors de ma participation au Festival de Cannes, je m'interrogeais sur les modèles événementiels internationaux dans leur globalité. Le festival fut grandiose, comme d'habitude, mais il est impossible de ne pas observer l'impact minimal sur les habitants locaux face à cet événement.


Des événements d'une telle envergure, tant par leur budget initial que par leur répercussion internationale, suscitent des réflexions profondes sur leur pertinence et leur impact. Il est crucial de reconsidérer notre compréhension de l'impact social et environnemental de tels événements. La société évolue, et avec elle, la logique de consumérisme se transforme sans toutefois disparaître. Dans son ouvrage « La société de l’expérience », Galaad Wilgos nous incite à réfléchir sur l’expérience événementielle et le tourisme, non pas pour affirmer un changement radical, mais plutôt une mutation vers une société où l'on ne se contente plus d’acheter des objets, mais aussi des expériences, ce qui demeure une forme de consumérisme. L’industrie événementielle exploite cette tendance en proposant des expériences de plus en plus attrayantes, stimulant notre système neurologique par la dopamine et la sérotonine, générant ainsi une satisfaction immédiate. Cependant, il ne faut pas négliger les facteurs sociaux tels que la rareté, la reconnaissance et l’appartenance à une élite.


Ces événements posent également des questions éthiques et économiques : qui a le droit de s’imposer dans une ville, perturbant la vie des habitants locaux, pour offrir un sentiment d’appartenance à une minorité privilégiée ? Qui a le droit de polluer un environnement pour un plaisir éphémère et souvent superflu ?


Des ouvrages comme « Aimer les gens, utiliser les choses » de Millburn & Nicodemus nous invitent à reconsidérer la place de l’humain dans une société où tout, y compris l’homme, est consommable et objet de désir. Bien que les sujets évoluent, les mécanismes de base restent alimentés par les mêmes sources, avec des impacts de plus en plus significatifs.


Hier, nous avons célébré l’ouverture des JO de Paris, un événement prestigieux attirant 300 000 spectateurs venus du monde entier. Les Parisiens, anticipant les perturbations, ont préféré quitter la ville, occasionnant des coûts personnels et collectifs non négligeables. Le coût personnel se manifeste par des déplacements vers des résidences secondaires ou à l’étranger, avec un impact environnemental non négligeable. Ceux qui restent subissent une exclusion économique et sociale, avec une fréquentation en chute libre des terrasses et restaurants (-60% à -70%), une absence de touristes en raison de la peur du terrorisme, et une perte moyenne de 30% du chiffre d'affaires pour les hôtels, restaurants et commerces locaux.


Bien que les Jeux Olympiques, événement historique qui met en lumière des champions de tous horizons sociaux, ne soit pas sujet de remise en question, il est nécessaire de réévaluer le format de ces événements ainsi que l'éthique des organisations qui les encadrent.


L’événement d’hier soir (cérémonie d'ouverture), bien que spectaculaire, a un impact environnemental et social considérable. Nous faisons face à une augmentation de température climatique de 4°, nécessitant des changements sociétaux bien plus profonds que de simples ajustements.


Une étude récente de Shift révèle les impacts significatifs sur les déplacements des athlètes et des spectateurs. Paris a choisi d'adapter les infrastructures existantes plutôt que de construire de nouvelles, une approche intéressante mais insuffisante face aux enjeux actuels.


Le contexte géopolitique défavorable, le réchauffement climatique, la baisse du pouvoir d'achat et la montée de la violence exigeant une réévaluation de nos modèles événementiels.


La Direction Générale Intérieure, les forces de l’ordre et les bénévoles ont réalisé un travail remarquable, mais les JO ne font que commencer et les risques restent présents. Partant de cette exemple, il est donc impératif de considérer une nouvelle approche du marché événementiel, respectueuse de l’environnement et de la société locale. Une performance multisectorielle est une idée afin de réduire les déplacements et les risques vitaux. Les événements multinationaux devraient être envisagés de manière multicontinentale, comme un Festival de Cannes délocalisé ou une Coupe du Monde de football en multipays, réduisant ainsi l’impact environnemental des transports et les coûts d'infrastructure.


La diffusion de ces événements pourrait également être repensée, avec des retransmissions locales sur écrans géants - des fanzones miltiples, stimulant ainsi l’économie locale sans les inconvénients des grands rassemblements. Les jauges devraient être réduites pour minimiser les risques, ce qui limiterait les restrictions et équilibrerait les besoins des locaux et des spectateurs.


Les restrictions de voyage internationales devraient devenir la norme, transformant le voyage en un luxe ponctuel, augmentent le plaisir du voyageur et renforçant les liens locaux tout en réduisant les impacts environnementaux. Les hôtels pourraient se réorienter vers une offre locale, devenant des centres de loisirs et des lieux de diffusion d’événements, créant une nouvelle forme de tourisme. Les événements locaux à petite échelle pourraient générer des emplois et soutenir les entrepreneurs et PME locales.


Ce modèle propose une adaptation des modes de divertissement aux défis actuels et futurs. Envisager les JO d’hiver en 2030 dans des montagnes à peine enneigées en 2024 est une aberration, une négation des réalités climatiques. Il est urgent que des lois encadrent ces décisions, car ignorer ces faits est criminel.


Le spectacle d’hier, bien que mémorable, nous interpelle sur la nécessité de repenser fondamentalement nos modèles événementiels pour les adapter aux réalités économiques, sociales et environnementales contemporaines.

C’est un nouveau modele possible, mais surtout nécessaire.

Vive la France

Source: Le Parisien - La délégation française a fermé la marche. AFP/Sebastien Bozon


Liberté, Egalité, Fraternité, Sororité & Yana Kamura


Source : Eurosports

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