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Scaler et affronter l'hyperfragilité

La fable de «La Start-up & la Croissance»

Après 10 années de bouleversements économiques, financiers et technologiques et déjà plus de 5 ans après la création de la French Tech et de la BPI, chacun conviendra que l’heure n’est plus à la démonstration de la capacité de la France à faire émerger un écosystème entrepreneurial innovant et dynamique. Le train est passé et nous sommes montés à bord. Pour autant, à mesure que le train avance, de nouveaux défis apparaissent encore plus cruciaux ; l’enjeu d’émergence a laissé sa place à l’enjeu de croissance voire d’hyper-croissance.


La convergence de maturité des technologies, la concurrence internationale, la saturation de certains marchés matures, le montant des capitaux mobilisés depuis 5 ans, tous ces phénomènes concomitants imposent à notre écosystème de grandir pour garantir sa pérennité et surtout son renouvellement.

Mais alors comment «Scaler»? Et surtout comment affronter l’hyper-fragilité qui va de pair avec l’hyper-croissance ?


Toute la difficulté pour résoudre l’équation de la croissance tient avant tout à ce que la croissance se mesure, qu’elle soit « une quantité », alors que les phénomènes qui la déterminent sont essentiellement qualitatifs. La fable de «La Start-up & la Croissance» semble vouloir montrer que l’atteinte de performances hors de portée des entreprises classiques serait uniquement liée à la « culture start-up ». Il s’agit là sans aucun doute d’un ingrédient nécessaire mais malheureusement insuffisant car les fondamentaux de la croissance sont bien plus complexes et n’ont in fine pas beaucoup évolués depuis l’arrivée du numérique.


À un instant T, c’est bien la conjugaison de la taille, du ou des marchés cibles, de l'intensité concurrentielle et de l’avantage compétitif qui permet de définir le champ des possibles de la croissance et de dimensionner le célèbre « potentiel de croissance». Pour atteindre ce potentiel, on peut globalement considérer 6 leviers internes au cœur de toute stratégie de croissance : la vision fondatrice de long terme, la culture d’entreprise partagée, la gestion des talents, le pilotage de la performance et des processus, la stratégie de financement et l’internationalisation.


L’association de ces ingrédients diffère selon les secteurs et les types d’entreprises mais leur mobilisation conjointe est un prérequis à une croissance durable. Les performances hors-normes de certaines scale-up reposent donc autant sur une gestion millimétrée de l’entreprise, que sur la généralisation d’une culture du « fun » fondée sur l’acquisition massive de baby-foot et de sweat-shirts à capuche. 2 Hyper-croissance : le défi de l’écosystème entrepreneurial français.


Qu’on se le dise, si la «Culture» mange la «Stratégie» au petit-déjeuner, il est toutefois peu probable qu’elle dépasse l’heure du goûter sans l’«Organisation». Ainsi croître est une chose, absorber la croissance en est une autre. L’hyper-croissance génère par essence de la fragilité, elle impose une évolution permanente de l'organisation et des hommes. Cette hyper-fragilité est exacerbée à certains moments clés, imposant des changements critiques dans l’entreprise. Au cœur de ces changements complexes, on retrouve le rôle même du chef d’entreprise évoluant d’un statut d'Homme-Orchestre à celui de Chef d'orchestre. Oblige à se munir par des conseilles, notamente en innovation que lui permettront d'aménager le décor d’une nouvelle façon autosuffisance.


L'habileté à exécuter, à s’entourer et à déléguer est dès lors au cœur du succès d’une entreprise souhaitant devenir une scale-up, puis d’une scale-up visant le titre d’ETI ou de Licorne. Plus important encore, c’est la résilience et l’acceptation d’un alignement permanent du triptyque Marché/Management/Stratégie Financière par l’équipe fondatrice qui est à la base d’une croissance rapide et pérenne.


Vu le contexte actuel, nous ne verrons probablement pas apparaître dans les prochaines années un vaste troupeau de licornes françaises... et c’est sincèrement positive, car l’enjeu réside plutôt dans la libération du plein potentiel de croissance des entreprises afin de servir la nécessaire mise à l’échelle harmonieuse, vertueuse et compétitive de l’écosystème entrepreneurial français. Nous n’avons pas le besoin de plus des licornes. Nous avons besoin que celles qu’ont été créés puisse se maintenir.

Et cela, croyez moi c’est un énorme challenge !



Nous n’avons pas le besoin de plus des licornes. Nous avons besoin que celles qu’ont été créés puisse se maintenir et offrir des services de qualité et optimal à niveau durable, économique et social.

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